Consommer local et aux rythmes des saisons : 3 bonnes raisons de se lancer dès maintenant !

Manger local et de saison est un sujet dont on parle depuis de nombreuses années. Bien plus qu’un effet de mode, c’est une démarche que nous devrions tous adopter, et cela pour de multiples raisons. Dans cet article, on fait le point sur les avantages qu’il y a à manger local et de saison, aussi bien pour nous que pour les producteurs et surtout la planète ! 

1 - Manger local et de saison : une démarche citoyenne 

Consommer local et de saison est un acte citoyen !

En achetant des légumes, des fruits, des poissons, des viandes ou des laitages produits dans votre région, vous soutenez à la fois l’économie de votre pays, mais également celle de votre territoire. En achetant local et en circuit court, il n’y a pas d’intermédiaires. Les revenus générés par la vente de produits bénéficient donc directement aux producteurs. 

Manger local et de saison, c’est aussi créer du lien au cœur des villes et des villages. Cette action favorise les échanges, la solidarité et l’entraide, dont les producteurs ont bien besoin ! L’actualité le montre, le travail est pénible, les revenus sont faibles et la colère monte. En participant à des évènements à échelle locale, en communiquant sur votre démarche, vous valorisez l’activité des agriculteurs, des maraîchers, des éleveurs et de tous ceux qui nous nourrissent. 

2 - Acheter local et de saison : un acte écologique 

L’alimentation des Français et des Françaises a beaucoup évolué ces 50 dernières années. La manière dont on se nourrit aujourd’hui affecte notre planète. La faute n’est pas uniquement celle du consommateur, l’industrie agroalimentaire à sa part de responsabilité, mais à notre échelle, il est tout de même possible de faire bouger les lignes. 

Selon une étude de l’Ademe, l’alimentation des ménages en France représente 163 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit ¼ de l’empreinte carbone des familles françaises. 

En achetant des produits locaux, vous réduisez les quantités de marchandises transportées par avion, cargo et camion. Vous contribuez ainsi à diminuer la consommation de carburant et vous participez à l’abaissement des gaz à effet de serre de la planète.

3 - Consommer local et de saison : un geste pour votre santé 

Consommer local et de saison, c’est aussi prendre soin de sa santé.

En achetant en circuit court, vous vous adressez à un humain ! Vous pouvez donc échanger sur sa manière de travailler, le questionner sur l’usage ou non de pesticides, le traitement des animaux. Autant de sujets qui vous permettront d’en savoir davantage sur la traçabilité des produits que vous vous apprêtez à manger. 

Manger local et de saison, c’est diminuer l’achat de produits transformés dont la composition n’est souvent pas bénéfique à notre corps. Par la même occasion, on réduit aussi les quantités de plastique. Si ce n’est pas beau tout ça ! 

En consommant des produits locaux, vous vous assurez d’avoir des aliments frais dans votre assiette, récoltés mûrs, cueillis la veille ou le jour même par le maraîcher. Le goût est généralement bien meilleur et l’apport nutritionnel idéal !

Comment s’y prendre ? 

Les trois arguments évoqués plus haut vous donnent envie de vous lancer ? Vous ne savez pas comment vous y prendre ? Rien de plus simple ! 

Vous êtes convaincu ? Tant mieux ! 

Si à l’inverse, vous pensez que votre action n’aura pas beaucoup d’impact, songez à l’histoire du Colibri raconté par Pierre Rabhi. Une belle parabole qui illustre l’idée d’agir face aux défis, même lorsque les actions individuelles semblent modestes devant l’ampleur des problèmes. « Je fais ma part » !

Partir à la montagne en hiver en réduisant son impact environnemental : 5 solutions à portée de tous ! 

L’observatoire national des stations de montagne (ANMSM) dévoilait l’an dernier un bilan satisfaisant et un taux d’occupation de 82 % dans les stations de ski de l’Hexagone. La montagne en hiver reste donc une destination appréciée des Français et des touristes étrangers. Pourtant les stations de ski sont pointées du doigt en raison des gaz à effet de serre qu’elles émettent. Une étude réalisée avec le Grand Bornand, La Clusaz et Tignes montre qu’une journée de ski représente en moyenne 48,9 kg de C02 par personne, soit 225 km en voiture, 16 689 km en TGV et 183 litres d’eau. Il est donc crucial de limiter son empreinte carbone autant que possible et de repenser nos vacances à la montagne. Voici 5 conseils à adopter facilement ! 

1 — Privilégier un moyen de transport écologique 

Le transport ? La base ! 

Selon une étude de l’ADEME, 85 % des Français qui vont à la montagne en hiver privilégient la voiture comme moyen de transport. 10 % seulement prennent le train. Pourtant, il y a de nombreux avantages à laisser sa voiture au garage : 

Le site Pow Mobility propose des alternatives à la voiture pour rejoindre près de 110 stations de ski ! 

Pour un trajet de Paris à Avoriaz, le site propose par exemple l’itinéraire suivant : 

Soit 5 h 54 de trajet. On part à 10 h 46 et on arrive à 16 h 40 ! Facile… Le site calcule même le coût du trajet en fonction des dates de voyage. De quoi se faire une idée très rapidement des dépenses à effectuer.

2 — Sélectionner une station engagée dans la réduction de son empreinte carbone

Ce n’est un secret pour personne, une station de ski génère beaucoup de gaz à effet de serre. Que ce soit pour l’entretien des pistes et des routes, la neige artificielle, la consommation d’eau ou le tri des déchets, l’impact écologique est fort. 

Pour limiter son empreinte carbone à la montagne, on peut s’orienter vers une station qui s’engage pour l’environnement. Pour faire son choix, rien de plus simple ! Le site du Flocon vert liste pour nous les stations de ski labellisées en France qui répondent à une vingtaine de critères liés à la gouvernance, l’économie locale, les dynamiques sociales et culturelles et la gestion durable des ressources. 

Lorsqu’une destination est labellisée, elle entre dans une démarche d’amélioration continue. Pour cela, elle est accompagnée par le Flocon Vert qui lui permet de progresser, passant du niveau 1 au niveau 3 flocons. Le cahier des charges est revu tous les 5 ans. 

Choisir une destination labellisée par le flocon vert, c’est choisir de passer des vacances sur un territoire qui agit en faveur du développement durable et pour un tourisme responsable.

👉 Au sommet de l’écoresponsabilité, découvrez la station de ski italienne Homeland

3 — Réserver un hébergement avec un label environnemental

D’après une étude de l’ANMSM faite par l’ADEME en 2010, le transport représente 57 % du bilan carbone des stations de ski. Il y a également la voirie, le fret, les déchets, l’entretien du domaine skiable, mais le second poste c’est le logement ! 

Nous avons donc un rôle important à jouer en réservant notre logement. Choisir de petites structures écoresponsables participe à la réduction de notre empreinte carbone. Plusieurs labels existent et garantissent une démarche environnementale forte de la part de votre hôte :

Faire le choix d’un hébergement labélisé, c’est participer à : 

Pour retrouver les hébergements concernés par ces labels, vous pouvez consulter le site de l’ADEME. Cet organisme s’engage depuis 30 ans dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation des ressources.

4 — Limiter son empreinte carbone en louant le matériel

Pour réduire son empreinte carbone, le choix du matériel a également son importance. Plutôt que d’acheter du neuf (vêtements, chaussures, paire de skis, raquettes, luges, etc.), privilégiez la location. À moins de vivre près d’une station de ski et de s’y rendre tous les week-ends ou plusieurs fois par an, il est dommage d’investir dans du matériel qui ne sera utilisé qu’une fois dans l’année. Des enseignes comme Décathlon, Sport 2000, Intersport permettent aujourd’hui de louer du matériel et des vêtements. Si vous ne souhaitez pas louer, l’achat de seconde main est une autre solution qui permettra de limiter les dégâts causés notamment par l’industrie textile. Moins de produits fabriqués, c’est moins de matières premières et moins d’énergie dépensée ! 

5 — Opter pour des activités à faible impact écologique

Choisissez des activités de plein air à faible émission de CO2. Renseignez-vous auprès des offices de tourisme pour découvrir les activités écoresponsables à faire dans la station. Raquette, ski de fond, ski de randonnée, luge, il existe de nombreuses alternatives au ski traditionnel et il est tout à fait possible de s’amuser à la montagne, sans prendre les remontées mécaniques. Vous risquez même d’y prendre goût, car en choisissant une activité de ce type, vous éviterez la foule et vous pourrez profiter pleinement de la nature, dans un cadre plus préservé. 

👉 Pour aller plus loin, découvrez l’éco-guide des amateurs de montagne.

Comment le désert le plus aride au monde est devenu une décharge publique pour l’industrie de la mode ! 

Véritable joyau de la nature, le désert d’Atacama accueille chaque année des milliers de voyageurs venant du monde entier. Situé au nord du Chili, il s’étend sur près de 1 000 km, jusqu’à la frontière du Pérou et de la Bolivie. Désert le plus aride de notre planète, fleurissant parfois de manière inattendue, il offre des paysages de lagunes, salars et volcans enneigés parmi les plus majestueux au monde. Écosystème unique au cœur d’un environnement extrême, le désert d’Atacama est un véritable laboratoire naturel pour de nombreux chercheurs. Il abrite également le plus grand centre d’astronomie au monde (ALMA) où viennent se relayer des astronomes internationaux, déterminés à résoudre les questions les plus profondes de nos origines cosmiques. Ce joyau, menacé depuis plusieurs années par l’exploitation du lithium, se voit aujourd’hui grandement fragilisé par l’industrie de la mode et de la fast fashion. On vous explique pourquoi !

L’Expansion de la Fast Fashion au Chili : une histoire qui ne date pas d’hier !

La fast fashion fait son apparition dans les années 90 dans de grandes villes telles que New-York et Londres. Les vêtements se renouvellent avec rapidité et certaines marques peuvent alors produire jusqu’à une trentaine de collections par an. Depuis près de 30 ans, de nombreuses enseignes de prêt-à-porter nous ont donc habitués, petit à petit, à acquérir des tenues peu onéreuses et de qualité médiocre. À coût d’investissements publicitaires massifs, elles ont su susciter en nous le désir d’acheter et de renouveler sans cesse notre garde-robe. 

Cette production rapide et massive de vêtements génère beaucoup de déchets. Le consommateur moyen achète aujourd’hui 60 % d’habits supplémentaires pour les porter seulement la moitié du temps. 60 % de ces vêtements finissent dans des décharges ou des incinérateurs au cours de l’année qui suit leur fabrication.

Nous nous sommes tous déjà demandé ce qu’il advient des vêtements que nous jetons dans les points de collecte ou dans les conteneurs près de chez nous. La réponse n’est pas glorieuse ! De nombreux textiles sont composés de matières synthétiques et ne sont pas biodégradables. Comment s’en débarrasser ? Pour d’innombrables pays, un bon moyen d’éliminer ses déchets non recyclables reste de les vendre à l’étranger et le Chili est l’un des importateurs mondiaux les plus importants de vêtements usagés ! 

Depuis plus de 30 ans, le pays s’est spécialisé dans le commerce de prêt-à-porter de seconde main. Chaque année, ce sont près de 60 000 tonnes de vêtements provenant d’Europe, d’Asie et d’Amérique qui arrivent à Iquique, zone franche située au nord du Chili et porte d’entrée du désert d’Atacama. À leur arrivée, les habits sont revendus à des magasins de seconde main ou envoyés dans différentes zones d’Amérique du Sud. Une autre partie, se retrouve en plein cœur du désert d’Atacama, dans l’une des plus grandes décharges illégales, aujourd’hui surnommée le « vortex de la mode ».

Des répercussions dramatiques au cœur du désert d’Atacama 

La situation que subit actuellement le nord du Chili est une véritable catastrophe environnementale. Parmi les milliers de tonnes de vêtements qui arrivent chaque année dans le port d’Iquique, de nombreux ne sont pas retenus par les importateurs. Ils finissent à l’intérieur de camions qui les transportent dans des villes périphériques où ils sont revendus, sur les étals de marché et dans la rue. Ce qui ne se vend pas atterrit dans le désert d’Atacama, devenu une décharge à ciel ouvert de vêtements usagés et non recyclables. 

La décomposition chimique de ces textiles peut prendre des dizaines, voire des centaines d’années.  Dans le désert d’Atacama, les vêtements sont brûlés, enfouis sous terre ou laissés à l’air libre. Ces pratiques engendrent une pollution de l’air, des nappes phréatiques et fragilisent grandement l’écosystème. 

vêtements abandonnés dans le désert d'Atacama
Crédit photo : association Desierto Vestido Tarapaca

Les conséquences environnementales sont évidentes, mais qu’en est-il pour la population ? 

La ville d’Iquique possède aujourd’hui l’un des plus grands ports commerciaux d’Amérique du Sud. Zone franche, dépourvue de taxes, son inauguration en 1975 a été une véritable révolution pour ses habitants. Elle s’est développée rapidement, abritant actuellement près de 2000 entreprises dont la moitié sont chiliennes. 

Ces entreprises bénéficient de franchises d’impôts et d’absence de droits de douane, fruit de multiples accords de libre-échange que le Chili a signé avec de nombreux pays. 

En plus de créer de l’emploi et d’améliorer la vie locale des habitants, la création de ce port « hors taxes » a été vécue comme une véritable révolution pour les résidents chiliens, ayant alors accès à des produits qu’ils n’auraient pas pu s’offrir auparavant et à moindre coût. 

Dans cette euphorie collective et cette course à la consommation, on oublie aujourd’hui que le désert d’Atacama abrite aussi des populations et près de 30 000 habitants principalement regroupés dans les communes de San Pedro et Calama. 

L’enjeu sanitaire pour ces populations est crucial. Pour autant, le gouvernement chilien ne semble pas s’en préoccuper. En 2016, le Chili a adopté la loi « Ley REP » qui tient les producteurs et les importateurs responsables de six catégories de déchets : les huiles lubrifiantes, les produits électroniques, les piles et petites batteries, les conteneurs, les emballages et les pneus. Les textiles n’ont pas encore été inclus dans la liste.

Cependant, au cœur de cette crise environnementale, une lueur d’espoir émerge grâce à des initiatives locales portées par de fervents défenseurs de la nature. Des initiatives positives comme celle de la société Ecocytex qui transforme les déchets textiles en fil. L’entreprise Zofri S.A qui gère la zone franche d’Iquique soutient de plus en plus d’actions liées au recyclage. Celle par exemple de l'entreprise Ecofibra qui crée à partir de vêtements usagés, des panneaux d’isolation thermique pour le secteur de la construction. L’association Desierto Vestido Tarapaca, basée à Iquique, alerte sur les conséquences de cette décharge toxique à ciel ouvert. Elle sensibilise les habitants à la protection de l’environnement et au recyclage, organisant des ateliers dans les écoles et auprès d’adultes. Elle collabore également avec des artistes de renommée mondiale. Si le désert d’Atacama est confronté à des défis sérieux, on espère que ces initiatives permettront une prise de conscience rapide afin de préserver cet environnement naturel et les populations qu’il abrite.

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